À l'automne 2018 paraîtra l'édition poche 2019 de La Cote des Billets de la Banque de France et du Trésor. Fruit d'un long travail de recherches, Jean-Marc Dessal qui succède à Claude Fayette, nous fait part depuis quelques semaines de ses réflexions et analyses.

Pour les billets français, le nombre de collectionneurs intéressés par les grandes raretés est important, mais seuls quelques-uns peuvent proposer des prix élevés. Les offres sont donc contenues et sont loin des sommets atteints dans d'autres domaines. Ce n'est donc pas la rareté ni même l'intérêt ou la qualité du billet qui font sa valeur, c'est la capacité que quelques collectionneurs ont à proposer - ou à imposer- un prix.
Aux USA, mais aussi en Chine, en Inde ou en Australie, à rareté équivalente, les prix extrêmes sont incomparables aux records français. Pour un exemplaire Banque de France qui se négociera à 20 000 euros, l'équivalent américain dépasserait aisément les 500 000 dollars. Notre chance - ou notre handicap - est que les billets français intéressent principalement les Français, même les amateurs étrangers se calent sur nos cotes pour acquérir nos plus grandes raretés.
Pour le prochain ouvrage La Cote des Billets de la Banque de France et du Trésor, il a fallu prendre une décision : coter ou ne pas coter les très grandes raretés. Du début du XIXe à certains spécimens ou très petits numéros, bon nombre de billets sont encore inconnus en collection privée. Pourtant, ils existent (en théorie du moins...) et, s'ils passaient en vente, les amateurs seraient au rendez-vous. Lorsqu'ils achètent un livre La Cote des Billets de la Banque de France et du Trésor, les amateurs attendent une information la plus cohérente possible, qu'ils soient d'accord ou pas avec ce qui est proposé, il est donc nécessaire de donner un avis, une valeur, une rareté : une cote.
Claude Fayette a longtemps préféré la prudence, ce qui est normal pour un collectionneur ; mais si, pour un billet d'exception, nous indiquons toujours un prix de départ et un prix d'estimation, alors, dans cet ouvrage, nous nous devons désormais de proposer un ordre de grandeur pour chaque billet référencé. Nous avons évité les cotes en NEUF pour le XIXe, en B pour les spécimens, et autre exceptions mais chaque type, ou variante aura une base de prix à partir de laquelle les comparaisons seront possibles, les évolutions probables.
Ces cotes sont donc indiquées en fonction d'un marché réel, d'une capacité estimée qu'auraient 5, 10 ou 50 collectionneurs à proposer un prix pour obtenir un lot dans une vente. Il y a forcément des erreurs d'appréciation mais chaque indication, chaque donnée a été évaluée avec le plus de recul et le plus de cohérence possible, sans retenue mais sans exagération.
Dans quelques mois le Citeco (Musée de l'économie) ouvrira ses portes. Le public pourra y découvrir les anciens billets avec des documents exceptionnels de la Banque de France. Nul doute que ce type de présentation déclenchera de nouvelles passions qui n'auront que faire des retenues habituelles.
Ces nouveaux collectionneurs risquent de bouleverser les habitudes d'un marché dont le socle est solide, le potentiel énorme et les stocks très faibles. La nouvelle édition de La Cote des Billets de la Banque de France et du Trésor sera aussi leur référence
Jean-Marc Dessal
Jean-Marc Dessal