L'ouvrage Die Medaillons der römischen Kaiserzeit est actuellement disponible à la vente sur la boutique Librairie de notre site. Ce petit ouvrage est une bonne introduction sur les médaillons romains.
Ne cherchez pas les multiples frappés en Orient en langue grecque, vous ne les trouverez pas. Le titre est un peu trompeur et semble laisser penser que nous avons une vision complète sur les médaillons. En réalité, ce sont surtout les médaillons du Haut Empire d’Auguste à Carin et Numérien qui sont concernés. Le dernier chapitre de l’ouvrage est réservé à une introduction des médaillons du Bas Empire ou de l’Antiquité tardive.
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L’auteur Jörgen Lorenz est né en 1986 et a déjà derrière lui une longue carrière consacrée à la numismatique professionnelle et scientifique. Il a déjà rédigé une dissertation consacrée aux médaillons de la dynastie sévérienne (193-211 après J.-C.) pour l’obtention du doctorat.
Il faut plutôt voir dans les médaillons de l’Empire romain une introduction sur le sujet, une sorte de mise au point un peu plus d’un siècle après la publication de l’ouvrage de référence de Gnecchi,I Medaglione Romani, 3 vol., Milan, 1912.
L’ouvrage suit un plan chronologique précédé par une préface (p. 7) et une introduction (p. 8 -12) avec un essai de définition sur ce qu’est un « médaillon » (p. 8). Il faudrait aujourd’hui modifier la terminologie et évoquer plutôt le terme de « multiple « ou de « médaillon monétiforme » plutôt que le terme de « médaillon » hérité des Antiquaires des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. L’auteur en profite pour évoquer aussi les médaillons provinciaux ou coloniaux, monnaies de grand module, frappés dans la partie orientale de l’Empire, souvent en langue grecque aux IIe et IIIe siècles (p. 9-10).
Jörgen Lorenz évoque aussi, assez sommairement, les Contorniates (p.11-12). Nous trouvons ensuite la place des médaillons chez les empereurs d’Auguste à Carus (p. 13-88). L’auteur en profite pour illustrer largement son propos par des multiples qui ont été vendus dans des ventes prestigieuses. Nous avons au total 121 illustrations dont nous retrouvons l’inventaire aux pages 94-96 avec les provenances.
Un chapitre est réservé aux multiples de l’Antiquité tardive (p. 89-93). Un peu rapide, nous aurions aimé le voir un peu plus développé. Une bibliographie (p. 97) vient compléter l’ouvrage.
Ce petit opuscule n’est pas un corpus, mais simplement un bon ouvrage de vulgarisation pour celui qui voudrait découvrir les multiples visages de ces témoignages qui sont souvent de véritables œuvres d’art, s’intègrent parfois dans le système monétaire classique mais restent le plus souvent des objets exceptionnels tant sur le plan de la réalisation artistique que sur les destinataires qui devaient être des personnages importants de la «nomenclatura» romaine quel que soit le métal (or, argent ou bronze).
Il ne faut pas oublier que les premières monnaies bimétalliques furent des médaillons avec un cœur en cuivre et une couronne en laiton (une ressemblance avec des monnaies contemporaines serait purement fortuite). Ces objets, quelle que soit la période, constituaient des récompenses avec une valeur ajoutée qui continue de nous subjuguer et de nous faire rêver, même quand ils ne sont pas toujours bien conservés.
L’ouvrage de Jürgen Lorenz est un moyen facile, une fois la barrière de la langue dépassée, de découvrir un pan de la numismatique souvent méconnu.
LORENZ,